Qu’est-ce qu’une activité à périmètre constant et comparable ? Définition et explications.

Une activité à périmètre constant est un processus commercial engagé par un agent économique permettant de dégager du chiffre d’affaires et de comparer son évolution entre deux ou plusieurs périodes sans tenir compte des apports des fusions-acquisitions et autres formes de croissance externe.

Autrement dit, en soulignant « à périmètre constant », l’entreprise ou organisation tient compte uniquement de sa croissance interne ou organique lors de la présentation de ses rapports d’activités ou résultats auprès des investisseurs et autres parties prenantes.

Cette méthodologie permet d’observer les hausses, stagnations ou baisses des actions opérationnelles ou stratégiques du management à périmètre comparable ; la performance intrinsèque de l’entité, d’une période à une autre, est ainsi plus facilement lisible et scrutée par les opérateurs concernés.

Tout comme l’effet de change, le périmètre d’activité est une variable importante dans l’analyse comparative d’un actif ; l’impact sur la perception, l’interprétation ou la grille de lecture de l’évolution du business peut être conséquent.

Dans un autre registre, le facteur « éléments exceptionnels » joue également ce rôle de « parasitage » analytique ; les éléments exceptionnels représentent les charges, dettes, ou revenus liés à une opération ou un événement ponctuel sur un exercice comptable tel que la vente d’une filiale générant des revenus exceptionnels ou la survenance d’un dommage engendrant des dépenses exceptionnelles.

Ces paramètres intègrent la série de mécanismes composant la prise de décision financière ou la décision stratégique pour des investisseurs.

Illustration : une entreprise de fabrication et de distribution de matériel électrique, cotée sur le marché secondaire, présente un compte de résultat et des documents financiers détaillés à un pool d’actionnaires lors d’un événement de type roadshow.

Le directeur financier aligne les indicateurs de performance et les tableaux numériques en spécifiant des progrès notables : le chiffre d’affaires en croissance de + 23 % ; la marge brute en hausse de + 5 % ; le résultat net en extension de + 42 % ; etc.

Sa communication financière indique la récolte d’un long travail de transformation de l’entreprise par le management et les équipes tout en soulignant l’apport de l’internationalisation des activités.

Sans obligation légale, caractéristique et magie de l’expression orale, il omet de spécifier – toutefois, la liasse financière écrite le souligne -, que l’essentiel des augmentations des performances commerciales et financières revient à de la croissance externe à travers une opération de rachat d’un concurrent.

Hors acquisition, la croissance organique du CA, ou performance intrinsèque de l’organisme, a été seulement de + 1 % sur la période comptable.

Cette donnée change radicalement le sentiment qu’un investisseur ou agent économique puisse se faire sur le fabriquant et distributeur d’équipements électriques sachant que cette perception impacte potentiellement le cours de Bourse, la levée de fonds ou les rapports avec les écosystèmes d’affaires.

Lorsqu’on évalue ou estime l’évolution d’un actif ou objet économique entre deux temporalités rapprochées, une base comparable et constante semble utile pour jauger la performance réelle de l’entreprise puis arbitrer dans des conditions informationnelles légitimes, raisonnables et optimales.

Continuum de lecture via le sens de la matrice stratégique, l’utilité du développement international ou la signification de la consolidation des comptes des filiales.