Crise des subprimes de 2007/2008 (définition et explications)

Qu’est-ce que la crise des subprimes de 2007/2008 ? Des explications et une définition pour mieux comprendre ce choc économique et financier planétaire ?

La crise des subprimes correspond à événement économique et financier qui s’est produit à partir de l’été 2007 aux États-Unis d’Amérique dont la principale problématique se concentre dans le déclenchement de défauts de paiement ou d’impayés de prêts hypothécaires par des millions de ménages américains devenus insolvables.

On utilise l’expression anglaise subprime mortgage crisis pour désigner cette crise d’insolvabilité des emprunteurs américains.

Quelles sont les causes directes du déclenchement soudain des défauts de paiement des emprunteurs américains ?

Les emprunteurs avaient souscrit, avant l’année 2007, à des crédits immobiliers à taux d’intérêt variable – autrement dit, le taux d’intérêt ou le prix de l’argent varie en fonction d’un taux directeur édicté par la Fed, la Réserve fédérale américaine.

Dès l’année 2005, la banque centrale américaine a commencé à augmenter son taux directeur pour juguler et contrôler le taux d’inflation.

Cette hausse glissante du taux directeur de la Fed a impliqué une augmentation du taux d’intérêt des prêts hypothécaires des ménages ayant acheté une maison individuelle ou un logement à crédit.

Ces ménages, dont les revenus moyens sont limités et modestes, ont subi une montée en puissance de leurs mensualités de crédit jusqu’à la rupture ; les charges mensuelles de remboursement étaient devenues trop importantes par rapport à leurs salaires, revenus ou ressources.

Les banques prêteuses de l’argent ainsi que les courtiers de financement n’arrivaient plus à se faire rembourser des emprunteurs, les mettant ainsi en difficulté financière.

Ce qui a impliqué des faillites des établissements bancaires et de courtiers enclenchant un effet boule de neige sur les marchés financiers et sur toute l’économie américaine et internationale – effet de propagation, de peur, de panique.

Les marchés financiers ont été impliqués car de nombreux fonds d’investissement – par appât du gain en rapport avec un taux de rendement élevé – avaient acheté des titres de créances hypothécaires auprès des banques prêteuses.

Ces titres financiers associés aux prêts hypothécaires à risque ne valaient plus rien sur le marché puisque les emprunteurs finaux, c’est-à-dire des millions de ménages, ne remboursaient plus leurs mensualités.

L’indice général de confiance s’est ainsi effondré. La défiance est maximale entre les entreprises. Chaque agent économique cherche alors à protéger son épargne, son investissement pour essayer de survivre, par peur de faire faillite.

Par la suite, les emprunteurs ayant fait défaut de leurs paiements mensuels, ont été saisis de leurs biens immobiliers – des millions de saisies – pour pouvoir rembourser, en partie, les créanciers bancaires.

La contagion a atteint toute l’économie : krach immobilier, crise financière et crise économique mondiale. Les États ont dû intervenir pour recapitaliser les banques et les grandes entreprises en injectant des centaines de milliards de dollars US pour éviter un désastre supposé encore plus important.

Les effets de la crise des subprimes de 2007/2008 se ressentent encore en 2017 puisque les puissances publiques se sont fortement endettées et il faudra bien rembourser, un jour ou l’autre, les montagnes de dettes contractées à l’époque et faire remonter la confiance perdue dans le fonctionnement de l’économie – déficits, dettes publiques à rembourser, défiance et méfiance des acteurs, etc.



Le 25 septembre 2008, j’ai publié cette actualité, au milieu de cette panique économique et financière. Pour illustrer les explications ci-dessus, plongez-vous dans le feu de l’actualité de l’époque pour ressentir et vivre/revivre les événements d’une grande crise :

C’est pire que la crise de 1929 ?

La sortie en avant-première du film d’horreur américain « La crise des subprimes » a fait un carton de victimes pour sa première année de sortie. On chuchote, ici et là, que l’achat du ticket donne droit à une entrée illimitée pour tous les autres films.

Le cinéma, c’est la force de l’Amérique. Derrière le décor cinématographique, il y a parfois des réalités terribles.

On aura le droit à la suite crise des subprimes 1, crise des subprimes 2… pendant de longues années encore, jusqu’à la mort du metteur en scène et du réalisateur/producteur de cette tragi-comédie.

Au milieu d’une crise généralisée qui affecte les particuliers, les sociétés financières et les collectivités locales (crédits déstructurés contractés à taux d’intérêt variable), on assiste à un spectacle malheureux, celui de la chute d’un empire dont la force résidait dans la dette personnelle.

La valse des chiffres et des prévisions statistiques n’a jamais été aussi abondante. La surveillance du marché immobilier se réalise en direct, par peur d’une chute finale et fatale.

C’est un marquage à la culotte d’un craquement financier et immobilier. Tout le monde y met du sien : agents immobiliers, sociétés de petites annonces immobilières, courtiers en crédit personnel, notaires et organismes officiels nous communiquent des chiffres effrayants toutes les heures pour démontrer, prouver que la situation est soit catastrophique – pour les plus lucides – ou soit maîtrisée – pour garantir la survie de groupes d’intérêt ou de lobbies.

On ne va se réjouir que le joli monde de l’immobilier/banque/assurance soit malade car l’enjeu est trop grave pour tout le monde. Personne ne sera épargné par une crise économique. Ni les locataires qui espéraient un dégonflement de la bulle immobilière, ni les propriétaires immobiliers qui voient leur investissement voler en éclat.

Jour après jour, le patrimoine financier des Français s’autodétruit.

Pour les locataires de logement, il ne serait pas raisonnable de danser sur la tombe des morts puisque les banques accordent trop peu de crédits immobiliers… même si le secteur immobilier chuterait, avec quel financement vont-ils accéder à la propriété ?

Le prix des habitations anciennes a régressé d’environ 1,5 % au cours des deux mois passés relativement à 0,8 % au mois de juin 2008 selon la puissante association FNAIM.

Le plus remarquable se trouve sur le segment des logements individuels qui a baissé de 3,5 %.

Par contre le prix des appartements – logements collectifs – a grimpé jusqu’à 1,8 %.

En France, la crise des subprimes a surtout fait chuter les cours de Bourse mais le marché immobilier résiste tant bien que mal aux secousses.

Assisterons-nous à une transformation et à une mutation de l’économie française et mondiale suite à cette crise de défiance ?

La puissance publique jouera-t-elle le rôle de transformateur économique en usant de la réforme structurelle ou continuera-t-elle, ici et là, à se servir de l’endettement et de la procrastination ?