Marché obligataire et émission obligataire (définition et explications)

Qu’est-ce que le marché obligataire ? La définition d’une émission obligataire ? Comment fonctionne une obligation ? À quoi sert cette fonctionnalité pour les entreprises et l’État ? Quelle est la fonction d’une agence de notation financière ? Qui sont les opérateurs du marché ? À combien se monte la valeur globale du marché obligataire ?

Le marché obligataire représente le marché des capitaux sur le moyen et le long terme dans lequel s’échangent des prêts et des emprunts entre des investisseurs prêteurs à la recherche d’un taux d’intérêt élevé et des emprunteurs à la recherche de cash – grandes entreprises, puissances publiques, assurances, banques.

En d’autres termes, les États et les entreprises peuvent émettre de la dette sur le marché obligataire via l’émission de titres financiers dits obligataires pour se faire financer. En contrepartie, l’émetteur de dette – qui devient un emprunteur et débiteur – paye un taux d’intérêt à l’investisseur – qui devient un prêteur et un créancier.

Je recommande de pousser l’analyse, si vous le souhaitez, en lisant deux autres notes plus détaillées sur :

  1.  C’est quoi une obligation ? ;
  2. L’emprunt obligataire, une alternative crédible de financement des entreprises et des États ?

Plus :

Le taux d’intérêt échangé sur le marché obligataire peut être appelé, en langage de la finance de marché, le taux du marché obligataire (TMO) – il représente le taux moyen calculé à partir des taux d’intérêt hebdomadaires échangés sur ce marché de gré à gré.

Le taux varie en fonction de la qualité supposée de l’émetteur, de la mesure du risque, du contexte économique, du montant émis, etc. C’est la loi de l’offre et de la demande qui fixe le prix de l’échange.

Les agences de notation nationales et internationales – des entreprises privées – accompagnent les investisseurs dans la détermination du risque via l’élaboration de notes techniques sur chaque entreprise ou sur chaque État émetteur de titres obligataires sur le marché.

L’influence des agences de notation sur les marchés et sur les agents économiques est relativement élevée ; ces entités commerciales proposent néanmoins que des opinions, des idées et des analyses financières.

La part de marché du marché des notations se répartit principalement entre les 3 entreprises suivantes :

  1. Standard & Poor’s, une société filiale de McGraw-Hill ;
  2. Fitch Ratings ;
  3. Dagong.

Elles sont rémunérées par l’émetteur d’obligations, engendrant de nombreux problèmes éthiques et des suspicions de conflits d’intérêt – polémiques et discussions initiées mondialement suite à la grande crise de 2007.

Pour limiter le pouvoir d’influence des agences de notation, les puissances publiques – États, gouvernements – ont incité à la création de sociétés concurrentes tout en essayant de réglementer le mode global de fonctionnement de ces structures utiles pour le marché.

100.000 milliards de dollars US, représente le montant de la dette obligataire mondiale, le saviez-vous ?

Contrairement aux idées reçues, le marché obligataire est risqué et peut faire perdre de l’argent, le saviez-vous ? Les exemples des pertes financières énormes des investisseurs sur la dette publique grecque, la dette publique argentine et les titres obligataires de la banque qui a fait faillite Lehman Brothers apportent des preuves concrètes du niveau de risque des obligations.



Je mets en ligne une actualité écrite le 3 décembre 2008 pour illustrer ce que signifie une dette obligataire et son impact sur la conjoncture économique. Replongez-vous en pleine crise économique et financière en lisant cette note :

Warren Buffet a dit « Avoir peur quand personne n’a peur, avoir moins peur quand personne ne prend le risque. »

Pour emprunter d’importantes sommes d’argent, les grandes sociétés commerciales comme bancaires, empruntent sur ce marché libre du crédit qu’est le marché obligataire.

Suivant la situation de l’entreprise et le montant de l’emprunt obligataire demandé, le taux d’intérêt (le coût du crédit ou le loyer de l’argent) se fixe automatiquement par l’offre et la demande – incluant des calculs d’espérance mathématique suivant le risque d’impayé, la prime de risque, de primes de liquidité et de négociation.

C’est le marché qui décide : l’émetteur et le prêteur décident d’accepter ou pas l’offre par le jeu de la concurrence des taux d’intérêt (« credit spread« )… Plus l’accès au crédit est restreint, et plus le taux d’intérêt sera élevé, et inversement.

Les agents privés, les fonds de pension, les États, les fonds souverains, les hedge funds, prêtent sur ce marché des obligations lorsqu’ils souhaitent se faire de l’argent de manière certaine… et parfois sur des laps de temps réduit. Ces mêmes acteurs empruntent sur ce marché de placement obligataire.

Certains spéculent sur ce marché obligataire. Bénéficiant d’une excellente note par les agences de notation, le taux d’intérêt d’acquisition est bas lors d’une émission obligataire (risque bas pour le prêteur), et peuvent répondre à une émission obligataire à un taux d’intérêt plus élevé – placement de trésorerie.

Cette entreprise peut gagner la différence de taux d’intérêt. Cependant, il existe des risques d’impayés. C’est pour cela que l’État français a proposé une garantie des prêts interbancaires (à travers la société française de refinancement de l’économie SFRE) pour que les banques se refassent confiance en période de crise bancaire.

Il existe une multitude de type d’émission obligataire – dérivé, obligation d’État industrialisé – émergent, Afrique, swaps, taux interbancaire, Cbot-Tnotes, credit default swap , institution publique, etc.), on peut parfois s’y perdre.

Le prêt obligataire peut être à risque lorsque l’on ne connaît pas bien la situation économique d’une entreprise, d’une banque, d’une société financière, d’un pays… Il existe des mauvais payeurs partout dans le monde…

L‘indice des agences de notation n’est pas forcément bon, puisque ces personnes morales sont souvent payées par les entreprises qu’elles jugent… Répondre à une émission obligataire est plus risqué que d’émettre une demande d’emprunt obligataire.

Le meilleur moyen de savoir avec qui on traite, c’est de lire les avis de chacun, et d’avoir la maîtrise de sa réflexion personnelle. Il est préférable d’accepter de prêter à une entreprise ou une puissance publique, dont on a suivi pendant longtemps l’évolution, que de prendre le risque précipité de prêter à une entité « inconnue ou moins connue » avec une excellente notation et un taux d’intérêt élevé…

La seule prime de sécurité reste la maîtrise de l’information financière de l’emprunteur et de sa propre opinion que l’on se fait de la chose.

Il ne faut pas faire d’affaires dans un climat sans une entière confiance et garantie totale de paiement. Prêter de l’argent ne doit pas être un risque, le taux d’intérêt élevé ne garantit pas un remboursement total et sans défaut de paiement.

Les agences de notations financières – Standard and Poor’s, Fitch Ratings, Moody’s…-, où étaient-elles pour prévenir les subprimes ?

Où sont passés les conseils financiers et les notes financières censées sécurisées les échanges ? Elles ne savent rien.

Elles notent une entreprise cliente ! Et mettre entre les mains de quelques analystes – qui n’ont jamais pris de risque de leur vie !

Il faut prendre « l’information brute de notation » (BBB, AAA, CCC, etc.), mais sans plus, il ne faut se dire que c’est une garantie de solvabilité.

L’aveuglement d’un excellent taux de rendement peut jouer un rôle moteur dans la constitution d’une perte énorme de marché.

La rentabilité supposée d’une valeur mobilière n’est pas un gage automatique d’un bon investissement.

Faire des affaires sur du long terme, et avoir une affaire pérenne, c’est prendre une série de bonnes décisions raisonnables et modérées.


par

Étiquettes :