Les obligations, une alternative aux actions en Bourse ? Quels sont les avantages et inconvénients de cet instrument important de la finance et des marchés ?
À côté des actions, les obligations représentent la seconde catégorie, en termes de volume, de valeurs traitées en Bourse. Une obligation (définition) est précisément un titre de créance représentant une partie d’un emprunt réalisé par l’État, une administration publique, une collectivité locale ou une société privée. Ces emprunts sont divisés en titres que l’on appelle obligations, de la même façon que le capital social d’une société anonyme est divisé en titres de propriété que l’on appelle action. Ainsi, un emprunt de 10 millions de dollars pourra être réparti en 10 millions d’obligations de 1 $ chacune.
Une obligation est définie par un certain nombre de paramètres qui lui sont propres à savoir un prix, une échéance, un coupon, un nominal et enfin un remboursement qui sont mis sous la forme d’un échéancier de flux financiers.
Tout d’abord l’acquéreur doit payer le prix de l’obligation pour pouvoir la détenir. Ce prix est déterminé par une actualisation des flux financiers que nous expliciterons plus bas.
L’échéance n’est autre que la durée de vie de l’obligation, la période pendant laquelle on pourra bénéficier des flux avant d’être remboursé. Le coupon représente les « intérêts » de l’emprunt que l’émetteur verse au détenteur en contrepartie de l’achat du titre (nous considérons le cas d’une obligation avec coupons). Le nominal est le montant de base qui nous sert à calculer le coupon et le remboursement. C’est le montant que l’on perçoit à l’échéance du contrat.
Prenons un exemple : Une obligation de prix P = 100 €, de nominal N = 100 €, d’échéance T = 2 ans, de taux facial ou taux de coupon c = 5 % (avec paiement annuel des coupons) et un remboursement à R = 100 €.
Ainsi en contrepartie du paiement du prix P vous recevez chaque année N*c (nominal multiplié par le taux facial) ce qui donne 100 * 5 % = 5. Donc pour une échéance de 2 ans vous percevez 5 € à la fin de la première année et 5 € à la fin de la deuxième année.
Mais ce n’est pas tout car à l’échéance du contrat vous percevez aussi le remboursement R de 100 €. Si on récapitule vous recevez 5 € en fin de première année et le coupon additionné au remboursement en fin de deuxième année donc 100 € + 5 € = 105 €. Les flux sont donc le montant que vous déboursez pour l’achat (P), les coupons et le remboursement que vous obtenez.
On peut alors déterminer le taux de rentabilité de cette opération qui est de 5 % et le taux de rendement actuariel qui est calculé comme étant le rapport entre le temps et l’argent. Ce taux nous permet d’évaluer l’obligation pour la comparer ensuite avec d’autres et retenir la plus intéressante en terme de gains.
Cet exemple illustre le cas d’une obligation avec coupon mais il existe aussi des obligations sans coupon qui sont par exemple payées 90 € à l’achat et remboursées à 100 € au bout de deux ans par exemple. Dans ce cas-là vous ne touchez rien entre l’achat et le remboursement et le seul flux perçu par l’acquéreur est le remboursement. Les gains sur ce genre d’obligations se fait dans la différence entre le prix d’achat et le remboursement perçu en fin de période cela s’appelle aussi la surcote / décote.
Surcote / décote est le différentiel observé entre le prix d’achat d’un actif (ici une obligation) et le prix de remboursement. Ainsi si le prix de l’obligation est inférieur au prix de remboursement alors c’est une décote et inversement pour une surcote.
Toutefois comme tout actif qui rapporte de l’argent une part de risque y est associée. On peut rencontrer deux types de risque : risque de taux et risque de crédit (ou contrepartie).
Le risque de taux
Le risque de taux est dû à la variation des taux sur les marchés financiers que ce soit à la hausse ou à la baisse mais le problème se pose lors d’une hausse. Ainsi quand on achète une obligation, on paie un prix en échange d’un échéancier de flux fixe (coupons de 5% par exemple). Vous acceptez de payer le prix de l’obligation parce que vous savez que vous serez mieux rémunéré en comparaison aux rendements des comptes d’épargne (3 % brut l’an par exemple) auprès de votre banque.
Supposons alors une hausse des taux de la part de la BCE de 300 points de base (3 %) ce qui porte alors les taux de rémunération du compte épargne de la banque à un niveau plus élevé que celui de l’obligation. Conséquence, l’obligation devient moins intéressante et les possesseurs du titre ne sont plus intéressés. Si vous la revendez alors vous perdrez de l’argent car son prix aura baissé. L’obligation s’est dépréciée.
Le risque de crédit ou risque de contrepartie
Il s’agit du risque de défaut de la contrepartie. Une obligation revient à un prêt que vous effectuez à un organisme public ou privé en échange de coupons et d’un remboursement en fin de période. Le risque repose sur le fait qu’un émetteur ne parvient pas à vous rembourser ce qu’il vous doit. Il est clair que dans le cas d’un État ce risque est tout de même très faible.
On comprend donc que certains émetteurs sont plus risqués que d’autres et c’est pourquoi il existe un système de notation (rating en anglais) des entreprises réalisées par les sociétés de rating agrées à savoir Standard & Poor’s, Moody’s ou Fitch. Ainsi plus l’émetteur qui emprunte est risqué et plus le rendement proposé par l’obligation est élevé. Cette notation s’appelle aussi une qualité de signature. La référence en termes de qualité de signature est l’État noté AAA ou AA car ce sont les contreparties ayant le moins de chance de faire défaut (bien que ce soit possible et ça c’est déjà vu avec l’Argentine il n’y a pas si longtemps que ça). L’écart entre les rendements proposés par l’État et les autres organismes s’appelle le spread et moins la signature est bonne et plus le spread est élevé.
Une obligation donne à son propriétaire l’assurance de percevoir un intérêt régulier et d’être remboursé à l’échéance. Il existe aussi des obligations à taux variable, indexé au taux en vigueur sur le marché, qui mettent quelque peu à l’abri des hausses de taux mais qui les exposent alors à la baisse de ces derniers.
Les obligations sont émises par l’État (sous forme d’OAT = obligations assimilables du Trésor) et par des sociétés dans le but de se financer. Elles sont achetées par des agents économiques, sociétés ou simples contribuables, pour bénéficier du rendement et des intérêts réguliers qu’elles apportent.
NEJ
Plus : Au sein d’un portefeuille financier et boursier, il est toujours utile de réaliser une diversification pour ses investissements et ses placements afin de réduire les risques de marché.
Les aléas de la vie économique et financière engendrent une obligation pour les détenteurs d’actifs de faire preuve de rigueur, de prudence et de capacité d’anticipation.