Quelles sont les conséquences d’une chute du cours de l’action sur l’entreprise ?

Quelles sont les conséquences négatives d’une chute du cours d’une action d’une entreprise cotée en Bourse ? Peut-elle faire faillite ? Pourquoi les cours de l’action varient au cours du temps ? Quels sont les critères et paramètres importants de la variation de la valeur ?

Le cours d’une action boursière symbolise la valeur d’une entreprise cotée en Bourse des valeurs à un instant t. C’est surtout le prix de l’action unitaire – du titre financier – de la société cotée.

Si l’on multiplie le nombre d’actions par son cours à un instant t, on obtient sa capitalisation boursière.

L’évolution du cours de Bourse, représentée par le tracé de la courbe à lire sur un graphique spécialisé délivré par les médias financiers, peut être croissante – ça augmente – ou décroissante – ça baisse – en fonction des données publiées et non publiées ; performances financières ; stratégies ; annonces ; innovation ; etc.

Les éléments suivants impactent les performances boursières d’une société :

  1. le taux annuel de croissance du chiffre d’affaires ou de marges ;
  2. les bénéfices annuels ;
  3. les annonces en lancement de produits et de services ;
  4. les bonnes ou mauvaises nouvelles telles que des alertes sur les résultats ;
  5. etc.

Un avertissement sur résultat – profit warning – peut déclencher un véritable cataclysme pour une entreprise cotée en faisant chuter son cours boursier ; situation dans laquelle les investisseurs vendent leurs actions massivement sans trouver un nombre suffisant d’acheteurs sur le marché.

J’invite à lire la signification du marché et de la loi de l’offre et de la demande pour mieux appréhender les raisons intrinsèques de la hausse ou de la baisse d’une valeur.

Voici la liste des conséquences possibles d’une chute ou d’un effondrement du cours d’une action :

  1. la société peut avoir des difficultés à se financer auprès des marchés ou payer très cher ce financement ;
  2. la hausse du taux d’intérêt du crédit professionnel pour les entreprises cotées en Bourse auprès des banques ;
  3. la perte de clients et de partenaires qui suivent le cours de l’action de l’entreprise ;
  4. la perte de salariés compétents qui restaient uniquement pour les stocks options ou les actions gratuites ;
  5. le moral en berne des salariés actionnaires avec une forte baisse de la motivation et de la productivité ;
  6. le licenciement de salariés par l’entreprise pour satisfaire les actionnaires et calmer les marchés ;
  7. une image désastreuse impliquant une réputation négative auprès des parties prenantes ;
  8. la faillite de l’entreprise suite aux conséquences citées ci-dessus.

Un exemple concret ? La faillite de la banque Lehman Brothers est une illustration de la conséquence d’une chute d’une action.

Je recommande de lire ma note technique sur la convergence du management stratégique et opérationnel pour faire face aux mutations économiques.



Ci-dessous, vous trouverez un article écrit le 3 novembre 2008 en plein massacre boursier afin que vous puissiez ressentir les conséquences d’une chute d’une action sur l’entreprise. Une véritable visite dans la réalité virtuelle pour en tirer des leçons présentes !

Quelles sont les conséquences lorsque le cours d’une action d’une entreprise chute ?

Lorsqu’une entreprise s’adapte sur le temps, le cours de l’action sur le long terme est dans la plupart des cas en hausse.

Or, sur une longue période, un ralentissement économique, une récession économique ou une crise économique apparaît cycliquement.

Ces turbulences économiques affectent la consommation des ménages et les commandes interprofessionnelles.

Ce phénomène affecte le système bancaire car le taux d’impayés peut augmenter de plus de 30 %.

Si bien que l’aversion pour le risque des banques s’intensifie. Un resserrement des crédits bancaires pour les particuliers et les professionnels vont plomber d’avantage l’économie.

L’investissement des professionnels chute. L’achat des particuliers, dans des secteurs comme l’automobile ou l’immobilier (deux secteurs pourvoyeurs d’emplois), va être plombé par le manque de crédit.

Chaque trimestre, les entreprises cotées publient les résultats comptables. Lorsque les résultats trimestriels ou annuels sont à la baisse, les actionnaires vendent alors leurs actions pour acheter des valeurs plus profitables.

Il faut rappeler que les actionnaires reçoivent des dividendes lorsque les bénéfices sont en rendez-vous. Plus le dividende par action se réduit ou devient nulle, plus l’actionnaire est mécontent, et il est tenté de vendre ses actions.

Dans le cas d’une grande chute d’une action, l’entreprise subit des conséquences directes et indirectes.

L’entreprise ne trouve plus de capitaux en faisant appel aux marchés.

Le resserrement des crédits bancaires, ajouté aux mauvais résultats entraînent une impossibilité de trouver des trésoreries par le biais des banques.

L’entreprise se trouve sans capitaux pour assumer les investissements, les dettes ou les achats nécessaires.

Lorsque le cours de l’action diminue, c’est la motivation des salariés, par l’intéressement boursier, la participation salariale, l’épargne salariale et stock options, qui diminue.

De plus, de nombreux salariés souscrivent à un plan d’épargne retraite (PERCO) par l’achat d’actions de l’entreprise à un tarif préférentiel.

C’est le complément de retraite des salariés qui se réduit au fur et à mesure que le cours de l’action chute. Une démotivation des salariés se propage inéluctablement à tout l’écosystème socio-économique.

Lorsque l’entreprise annonce un possible plan de licenciement économique, cela décourage encore plus les salariés à travailler plus pour sortir l’entreprise de la panade.

La productivité en baisse affecte les résultats de l’entreprise cotée. 

Bien évidemment, les clients et fournisseurs se méfient et enregistrent une image négative de l’entreprise ; ils subissent l’effet de propagation ou de contagion.

En bref, la chute du cours d’une action peut entraîner l’entreprise vers une chute aux enfers, parallèlement et plus intensément que la dépréciation de l’économie générale.

Pis, si l’entreprise dispose d’une masse critique suffisante sur un segment d’activité alors ses difficultés peuvent contaminer tout le secteur, voire l’économie entière (risque et crise systémique).

La faillite ou disparition guette à moins de prendre des mesures drastiques pour redresser la barre : s’adapter et se transformer rapidement sont deux préalables indispensables pour survivre.


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