Comment détecter les premiers signes de surendettement ?

En SURENDETTEMENT : le mal d’une société de consommation

L’encyclopédie financière www.rachatducredit.com présente la notion de dette et de surendettement. Le surendettement consiste en un excès de dettes par rapport aux revenus et au patrimoine d’une personne physique ou d’une personne morale. Sur cette note, nous allons essayer de proposer des outils simples pour détecter le problème de l’endettement excessif. N’oubliez pas que vous disposez d’un outil gratuit pour calculer votre taux d’endettement et votre capacité d’emprunt auprès des banques.

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Le surendettement est un problème d’une société de consommation qui a tendance à recourir au crédit pour financer des dépenses de confort et de loisir.

Il est bien ancré dans la société, comme le montre les données de la Banque de France – près de 218 000 dossiers sont déposés par an en moyenne – même si de nombreux ménages ont dû mal à en parler ou à le détecter ou à l’admettre.

1- Détecter le surendettement

Les ménages, pauvres, aisés ou riches, peuvent entrer dans cette catégorie sans le savoir ou sans en prendre conscience.

Voici les premiers signes qui ne trompent pas pour connaître si un souci d’endettement est apparu dans la gestion de son budget :

– les cartes bancaires refusées, plusieurs mois successifs, aux distributeurs de billets et/ou aux magasins ;

– les chèques barrés pour une insuffisance de fonds ;

– les prélèvements refusés pour un manque de crédit ;

– le dépassement en découvert bancaire fréquent sur les comptes en banque ;

– des frais d’intervention de la banque et des agios payés ;

– des mensualités impayées ;

– des dettes chez les commerçants réguliers (magasins vestimentaires, restaurants, etc.) ;

– des dettes auprès d’amis et de la famille ;

– des courriers de société de recouvrement et d’huissiers de Justice.

Si ces événements financiers – des incidents financiers plus précisément – arrivent régulièrement, alors il est possible que vous soyez dans la situation d’un surendettement. Vos revenus ne suffisent pas à couvrir toutes les dépenses, les engagements pris et les frais mensuels.

Pour en avoir le cœur net, il suffit calculer le taux d’endettement.

2- Comment faire pour le calcul du taux d’endettement ?

  << La formule >>   Taux d’endettement = (charges fixes mensuelles/revenus nets mensuels) * 100

La formule du calcul du ratio d’endettement est simple à appliquer et à la portée de tous. Il suffit de diviser les charges mensuelles fixes par les revenus totaux mensuels puis à multiplier par le coefficient de 100 pour obtenir un pourcentage.

Les charges fixes mensuelles à additionner sont : le loyer, les mensualités de crédit, la pension alimentaire éventuelle à verser, les factures d’électricité et de gaz EDF et Engie, les abonnements mensualisés, etc.

Les revenus fixes mensuels sont : le salaire net + autres revenus patrimoniaux comme un revenu net foncier perçu etc. Les primes exceptionnelles et les bonus ne sont pas à comptabilisés dans les ressources financières mensuelles car ce sont des revenus variables et irréguliers.

Si vous n’arrivez pas à réaliser le calcul, il est possible de faire appel à une assistante sociale, un conseiller bancaire, un agent de la fonction publique auprès de votre mairie, le conseil général, le conseil régional ou un agent public de la Banque de France.

Trois cas possibles sont à envisager suite au calcul du taux d’endettement :

1- le taux est en-dessous de 40 %, c’est qu’il n’y a rien à signaler ;

2- le taux d’endettement dépasse 40%, c’est que le taux d’endettement est excessif ;

3- un taux supérieur à 70 %, c’est un cas de surendettement.

3- Que faire dans une situation d’endettement excessif ?

La première initiative à prendre, en cas d’endettement excessif ou de surendettement, est de baisser drastiquement les dépenses et de ne plus s’endetter du tout.

L’identification des dépenses et des frais inutiles est à réaliser puis faire une hiérarchisation des factures prioritaires par ordre d’importance.

Rembourser les plus petites dettes en premier et passer aux dettes plus élevées par la suite. Si la personne endettée ou surendettée a la possibilité d’augmenter ses revenus mensuels par une accession à un meilleur emploi, à une augmentation salariale ou en trouvant un second emploi le temps de sortir du surendettement, cela améliorait grandement la résolution des difficultés financières.

Un autre aspect que peu de ménages effectuent, c’est la vente de biens de valeurs comme un bien immobilier, une voiture, de la bijouterie, etc. dans le but de rembourser les créanciers et de réduire ainsi le taux d’endettement plus rapidement.

Ensuite, il existe le dépôt d’un dossier de surendettement à la Banque de France pour les cas les plus critiques – voir la liste des commissions de surendettement -.

Il ne faut pas avoir honte.  Près de 217 000 dossiers sont déposés moyennement par an auprès de l’institution financière.

La moyenne des dettes est environ de 41000 euros par ménage dépositaire d’une demande d’un dossier de surendettement.

Et si l’on retire les dettes immobilières, le montant moyen est de 26 000 euros environ en moyenne (dette composée de crédits à la consommation essentiellement).

Une fois le dépôt d’un dossier réalisé, une commission de surendettement à la Banque de France étudiera le dossier pour un rétablissement des finances personnelles. Le dossier peut être accepté ou refusé. Il faut savoir que le dépositaire d’un dossier de surendettement sera automatiquement fiché aux fichiers FICP – empêchant tout recours à un crédit auprès des banques et établissements de crédit – que la demande soit acceptée ou refusée.

Le site internet de la Banque de France donne la possibilité de commencer des démarches en ligne.

Conseils importants : Garder le moral est une nécessité. Il ne faut pas que les problèmes financiers cassent l’état psychologique. Pour parer à ce cumul de problèmes personnels, il est primordial de pratiquer une activité physique régulière (sport), d’exercer une activité culturelle (chant, théâtre, danse, etc.), de pratiquer des activités sociales (aider les autres, rire, vivre la citoyenneté, etc.) …

L’auteur de l’article est Nizar Fassi.