Qu’est-ce qu’une activité commerciale ou artisanale ? Définition et explications.

L’activité commerciale consiste en une série organisée et ordonnée de processus permettant à une personne physique ou morale, appelée commerçant, de créer, reprendre ou développer une affaire, nécessitant de l’achat et vente de biens ou services dans un objectif de génération de revenus et de valeur dans la durée.

Quant à l’activité artisanale, elle représente le fait pour une personne physique ou morale, appelée artisan, d’exercer un savoir-faire essentiellement manuel, axé sur la conception, la transformation de biens à vendre ou de service manuel sur-mesure et à petite échelle, dans un but d’en tirer des revenus et de créer de la valeur.

Une activité artisanale est une forme particulière de petit commerce – l’artisan inclut l’achat de matières ou de produits à transformer sur-mesure puis à vendre avec une composante servicielle en sus.

Exemples d’activités artisanales : bijoutier ou confectionneur de bijoux ; serrurier ; plombier ; maçon ; maroquinier ; tanneur ; pâtissier ; coiffeur ; etc.

Exemples d’activités commerciales : industrie ; revendeur de vêtements de sport au détail ; sociétés de services de transport ; banque de détail ; compagnie d’assurances ; etc.

Avec le développement exponentiel du secteur tertiaireservices -, le spectre s’est élargi dans le langage courant, en considérant les activités exercées en entrepreneur individuel ou en TPE telles une variante de l’artisanat et du commerce.

D’ailleurs, on parle d’artisan-commerçant ou d’auto-entrepreneur du service pour désigner cette famille fonctionnelle et vitale de l’économie en extension permanente dans la pratique – à distinguer de la définition plus restrictive et rigoureuse de l’existence juridique et légale mais plus éloignée de la réalité d’usage.

Autrement dit, de nombreuses activités à prestation dite intellectuelle – informatique ; etc.- ont tendance à intégrer la catégorie artisanale élargie au cours du temps, alors que cette appellation était dévolue traditionnellement au travail dit manuel ou au toucher de l’objet à série limitée de production.

En effet, des études scientifiques et empiriques ont confirmé que les activités artisanales dites manuelles nécessitent une intense action cérébrale ; la conception ou transformation de l’objet inclut une forme de prestation intellectuelle relativement importante partagée entre le savoir-faire structuré, l’imagination, le fonctionnel, la créativité, la discipline qualitative, le design et une logique d’assemblage ou/et utilitaire.

Sous les coups de bambou des évolutions technologiques et socio-économiques, les métiers de commerçant et d’artisan convergent en développant des fonctions augmentées à forte teneur en prestations servicielles et intellectuelles interdisciplinaires pour résilier et s’adapter aux changements des écosystèmes.

Illustration : un tanneur, artisan du cuir, disposant d’un atelier artisanal en plein centre-ville d’une commune aisée, voit ses ventes se réduire alors que son établissement, hérité de son grand-père, fête ses deux siècles de fondation.

Le coût de production et coût de revient de la conception ou transformation de la pièce sur-mesure sont devenus élevés, éloignant sa clientèle de ce service devenu luxueux tandis que des chaînes de magasins liées à l’industrie du textile et au commerce organisé distribuent du produits de cuir neufs à prix accessible et en série.

Il réalise une veille concurrentielle modérée pour muter son activité artisanale à l’orée des nouvelles tendances.

L’observation du marché lui fait conclure quelques points :

  • orientation de son métier vers une force de vente et commerciale plus active à destination des entreprises de luxe sous la forme de prestations de sous-traitance de pièces uniques à forte valeur ajoutée et de business-to-business. La récurrence des revenus, issue de la commande d’entreprises, assure une stabilité du chiffre d’affaires et réduit le risque de dépendance envers des particuliers au pouvoir d’achat limité et aux habitudes changeantes ;
  • convergence de son offre à la demande et aux besoins réels des clients particuliers et professionnels. Il souhaite diminuer l’écart devenu béant entre sa proposition et les attentes du marché ;
  • nécessité de faire une segmentation marketing pour mieux cibler les prospects. Il ouvre une opportunité de faire de la connaissance client pour améliorer l’expérience du produit et les retours, hausser la satisfaction, la personnalisation puis lancer un programme performant de fidélisation ;
  • élargissement du spectre géographique de sa proposition de valeur en créant une interface digitale omnicanal à rayonnement international et à budget marketing permanent ;
  • agencement et décoration du local confié à un designer spécialisé dans l’artisanat haut de gamme ;
  • programme de modernisation des équipements et matériaux de tanneur alliant la précision manuelle et l’efficacité robotique de certaines tâches répétitives ;
  • sourcing fin de matières premières en peaux rares et légales – l’alpha et l’oméga du business ancestral pour négocier avec une clientèle triée sur le volet ;
  • stratégie d’un tissage d’un réseau ou d’un écosystème en rapport avec le tannage et le travail artisanal du cuir pour des échanges et partages d’expériences, élargir les opportunités de développement, des expositions à des salons professionnels, etc. ;
  • développement d’un module ou d’une session hebdomadaire de formation et d’apprentissage aux métiers du cuir en présentiel et à distance à destination des écoles et entreprises, ce qui permettra également de diversifier ses revenus, de nouer des partenariats avec tous les acteurs professionnels de la place et de compter dans l’organisation présente et future de la filière ;
  • la fonction vente aux professionnels et la fonction marketing sont déléguées à deux associés, rigoureusement sélectionnés par leurs aptitudes sociales, expertises techniques et motivations – cette alliance permet de diminuer les ressources nécessaires à l’exécution du projet, réduire les risques inhérents, de mutualiser des compétences et s’appuyer sur le désir de réussite des partenaires engagés financièrement et humainement dans l’aventure entrepreneuriale.

La réflexion stratégique de l’artisan tanneur, relativement proactif et réaliste dans la gestion des moyens, converge vers une transformation radicale de ses processus, à l’extension de son métier en alliant le savoir-faire manuel ancestral et l’usage de tous les outils « intellectuels » et commerciaux disponibles et utiles à la préservation et à la croissance de la valeur de son actif.

La réinvention de son activité artisanale et commerciale pour une différenciation et une captation d’un avantage concurrentiel se concrétise par la mise en place d’une planification rigoureuse et raisonnable supposant un investissement régulier et amorti dans la durée.

Continuation de lecture via le sens des retombées économiques et financières, l’importance de la barrière d’entrée ou de la capacité à optimiser commercialement son business.