Comment modifier l’affectation d’un immeuble en hôtel et sa rentabilité ?

Changer l’affectation d’un immeuble résidentiel en commercial exige l’autorisation du service de l’urbanisme de la commune.

Dans le cas d’une finalité hôtelière, l’activité consiste à accueillir du public, à le restaurer et à l’héberger.

Cela implique l’obtention d’une autorisation préfectorale pour vérifier si les normes de sécurité et les normes dédiées aux activités seront en adéquation et insérées dans le cahier des charges. Il est conseillé de faire appel à une entreprise du bâtiment et un architecte qui ont déjà réalisé ce type de projet.

Il est recommandé de contacter le ministère du Tourisme, la chambre régionale du tourisme, le CPIH, l’UMIH, le FAGIHT, le SYNHORCAT et des professionnels de l’hôtellerie en activité.

Ces contacts permettent de prendre connaissance des normes, des statistiques actualisées positives et négatives, des conseils pertinents, des nouveautés fiscales et économiques et d’écouter des professionnels du secteur.

Dans ce type de projet, les travaux s’avèrent souvent très coûteux. Si un investisseur compte acheter un immeuble pour le rénover, le mettre aux normes, le meubler et constituer une structure humaine pour commencer à zéro, cela demande de prendre des risques élevés.

Cet investisseur devra prendre des précautions minimales. Il est nécessaire que l’emplacement soit de premier ordre et implanté dans une ville accueillant déjà des masses importantes de touristes et/ou de la clientèle d’affaires.

Si le coût d’achat de l’immeuble intégrait déjà le potentiel, et qu’une prévision prudente donne plus de 20 ans pour rentabiliser l’ensemble de l’investissement, il est totalement déconseillé de se lancer.

D’autre part, les organisations hôtelières ont mis sous statistiques la probabilité de rentabilité et viabilité à terme d’un hôtel en fonction des capacités d’accueil et de l’emplacement géographique. Il est nécessaire qu’un hôtel comporte plus de 80 chambres dans un quartier fortement recherché (tourisme et/ou affaires). Bien entendu, cette viabilité est sous conditions de charges mensuelles raisonnables et de compétences élevées des salariés.

Il est préférable de reprendre un hôtel rentable et structuré quitte à payer un surplus que de se lancer à partir d’un tas de pierres non adapté initialement à l’activité.

Pour le repreneur, l’expérience passée a démontré qu’il faut acheter les murs pour réduire les risques juridiques, développer avec efficience la valeur globale et être « seul » maître des lieux (modification architecturale, rénovation, agrandissement…).

D’autre part, il est conseillé d’embaucher du personnel expérimenté et hyper performant même si cela demande des ressources plus élevées. L’investissement fixe doit être efficient et la structure tient sur l’efficacité commerciale et de gestion. C’est la seule condition pour qu’une charge se transforme réellement en une création de valeurs.

Il est déconseillé de lancer un concept. Il est plus prudent d’intégrer un réseau de franchisés aussi bien pour assurer un flux et être toujours aux normes de la gamme choisie. Bien entendu, il faut choisir une gamme qui correspond à son emplacement et ses capacités financières. Il faut étudier les contrats et savoir négocier des clauses.

Plus l’emplacement (et le projet) sera « royal », plus la flexibilité de la franchise sera souple dans les négociations et dans la relation.

Comment se financer ?

Le financement passe par un crédit bancaire. Les banques financent si et seulement si les emprunteurs sont des professionnels expérimentés du secteur hôtelier et apportent au moins 40 % du besoin en capital pour réaliser le projet dont une trésorerie minimale pour la mise en service pour au moins une année.

Bien entendu, les banques étudieront la viabilité du plan d’affaires. L’emplacement, la franchise éventuellement choisie, les chiffres de la concurrence locale, la validation des caractéristiques minimales à avoir pour la réussite d’un projet dans l’hôtellerie sont autant de points qui doivent être tous dans le vert pour qu’un établissement bancaire accepte d’accompagner des entrepreneurs.

Conseils : Il est conseillé de préparer un projet durant 2 ans lorsque le capital est au point sur la gamme hôtelière choisie. La maturité du projet est aussi un critère qui permettra d’éviter des pièges et augmente la probabilité de viabilité de l’entreprise.

L’acquisition de la connaissance est plus importante que le capital. Sans cette connaissance pointue, le capital fondera, pourra se transformer en dette et peut amener à des conséquences sociales dramatiques pour les tenanciers.