C’est quoi le climat des affaires ? Quelle définition donnée pour cet indicateur synthétique important ? Est-ce un bon indice technique pour l’économie ? Peut-on faire des prévisions économiques avec l’indicateur du climat des affaires ?
Le climat des affaires représente une mesure approximative de la conjoncture économique à instant T par l’intermédiaire de calculs analytiques sur un ensemble d’enquêtes d’opinion et de sondages opérés sur un un pool d’agents économiques suffisamment représentatifs sur une zone géographique donnée.
Concrètement, les cabinets d’études et d’analyses statistiques – Insee en France, IFO en Allemagne, Markit en Grande-Bretagne, Réserve fédérale américaine aux USA, etc.- interrogent les chefs d’entreprises et les industriels sur leur sentiment concernant le niveau des stocks de marchandises, l’évolution à venir de leurs chiffres d’affaires, du niveau de production, du carnet de commandes dans les services et l’industrie, etc.
Si les paramètres et variables utilisés sont nombreux et qualifiés alors la mesure tendancielle du climat des affaires convergera vers un résultat pouvant refléter au mieux le réel de la conjoncture économique pour une zone géographique donnée à un instant T.
Les statisticiens mesurent une tendance globale à travers les réponses des dirigeants de sociétés aux enquêtes et ainsi suivre les évolutions. Pour un résultat cohérent, sérieux et rigoureux, les questions posées doivent être équivalentes au cours du temps pour un comparatif crédible et les répondants doivent jouer le jeu de la franchise et de l’honnêteté – refléter la réalité de leur activité économique.
Les résultats obtenus sont intégrés et permettent de créer un indicateur technique dit synthétique dont tous les agents économiques peuvent en suivre l’évolution au cours du temps.
Si l’indicateur du climat des affaires augmente alors la conjoncture évolue positivement et favorablement. Si l’indicateur baisse alors la conjoncture évolue négativement.
Autrement dit, il est possible d’anticiper la conjoncture économique grâce à ce calcul approximatif de l’état conjoncturel de l’économie ; on parle aussi d’une possibilité de faire des prévisions économiques.
Les économistes utilisent l’expression d’indicateur avancé du climat des affaires pour signifier que c’est un indicateur économique permettant de réaliser une anticipation sur l’évolution future de l’économie.
À partir de cette donnée synthétique, il est possible de créer et d’imaginer un modèle prévisionnel pour anticiper le taux de croissance, la production industrielle, les déficits publics, les recettes fiscales, etc. en décalé ou en temps réel.
Plus : Bien évidemment, plus cet indicateur est suivi par les industriels et l’écosystème économique, plus il sera un facteur d’influence… pouvant influencer lui-même le climat d’affaires… Il faut donc analyser cet indicateur technique synthétique uniquement comme un outil de mesure de tendance approximative ; la marge d’erreur existe.
Une efficience optimisée sera obtenue en intégrant l’indicateur du climat des affaires dans un ensemble de données connexes pour réduire ainsi la marge d’erreur d’appréciation – indice de confiance, niveau des dettes publiques, marges bénéficiaires des grandes entreprises, évolution des inscriptions au chômage, climat politique et sécuritaire, etc.
On comprend bien que la chose économique n’est pas une science exacte même si la chose mathématique essaie d’organiser et de structurer cette science relativement jeune.
L’étude des corrélations et des liens de causalité – de cause à effet – entre les événements économiques relève souvent de conjectures et d’hypothèses, plus ou moins justes ; que l’on peut observer empiriquement, quantifier, analyser et en tirer des tendances évolutives.
En illustration de ma note explicative sur l’indice du climat des affaires, je vous propose une actualité du 20 février 2009 pour sentir – oui, l’émotion est essentielle dans l’analyse économique, lire la définition de l’économie comportementale et de la finance comportementale – pragmatiquement ce que représente un « climat de crise » :
La folie des chiffres macroéconomiques et micro-économiques !
L’indice statistique de l’Insee sur la mesure du climat des affaires via un sondage sur le moral des industriels et des chefs d’entreprises sort mensuellement afin de sonder la santé de l’économie !
Le moral des entrepreneurs et des industriels se dégrade parallèlement à celui du taux de croissance économique en France.
Les dirigeants et patrons des sociétés manufacturières, des activités de l’industrie et du secteur du bâtiment sont dans la tourmente en voyant, les bras ballants et découragés, leurs carnets de commandes se dégarnir dangereusement.
La dégradation de la conjoncture économique – carnets de commande à 0 – affecte cet indice de manière inquiétante et pourrait avoir des conséquences graves sur la hausse du taux de chômage et la paupérisation de la population.